Hypertrophie bénigne Prostatique

Définition

L’augmentation de volume de la prostate (à droite de la prostate normale sur l’illustration), adénome prostatique ou hypertrophie bénigne prostatique (HBP) est une pathologie extrêmement fréquente chez l’homme. Elle peut avoir comme conséquence l’apparition progressive d’une gêne à l’évacuation de la vessie ou des envies fréquentes d’uriner et d’autres complications (calculs,hématurie, rétention d’urines, infections insuffisance rénale…). Une intervention chirurgicale est indiquée lorsque le traitement médical n’est plus efficace et dans le cas de complications.

Comment dépister hypertrophie bénigne prostatique ?

Les signes qui évoquent des troubles liés à l’HBP sont :

  • Un besoin de pousser pour uriner
  • Une impression de mauvaise vidange vésicale
  • La faiblesse du jet
  • La nécessité de plusieurs levers nocturnes pour des envies d’uriner
  • Des mictions fréquentes
  • Un besoin impérieux d’uriner (nécessité d’uriner très rapidement pour un besoin urgent) suivi parfois de fuites urinaires

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Quel traitement ?

Un traitement médical de l'hypertrophie prostatique est habituellement proposé en première intention. Il peut avoir certains effets secondaires et une efficacité limitée.
L’intervention chirurgicale est proposée lorsque le traitement médical n’est plus suffisamment efficace ou lorsqu’une complication apparaît.
Elle consiste à enlever l’adénome pour élargir le canal urinaire, le plus souvent par voie endoscopique.
Cette intervention est traditionnellement réalisée à l’aide d’un résecteur monopolaire (REP ou RTUP) avec de bons résultats fonctionnels mais une hospitalisation de plusieurs jours nécessaire et un risque de saignement important dans les 3 semaines qui suivent l’intervention.
De nouvelles techniques se sont développées ces dernières années: la résection bipolaire, la photovaporisation laser ou l’énucléation laser.

Nous avons décidé de nous équiper de la technique qui a les meilleurs résultats fonctionnels sur le long terme: lénucléation laser Holmium.
Cette technique permet également, contraire à la photovaporisation laser Greenlight d’avoir une analyse histologique de la prostate.

Ce traitement se réalise en passant par voie naturelle, trans-urétrale. Il consiste à élargir le canal de l’urètre intra-prostatique en enlevant l’adénome qui l’entoure. Le résultat est souvent définitif et permet d’arrêter le traitement médical.
L’efficacité est comparable avec une résection de prostate mais avec des saignements beaucoup plus faibles et une durée d’hospitalisation très raccourcie.

Cette chirurgie est de plus en plus souvent réalisée en ambulatoire sous anesthésie générale ou rachianesthésie (équivalent de la péridurale).
La prise d’antiagrégant plaquettaire ou anticoagulant peut être arrêtée pendant plusieurs jours ou éventuellement poursuivie à faible dose, suivant les avis du cardiologue et de l’anesthésiste.

Suites habituelles

Une sonde vésicale, mise en place en fin d’intervention, est retirée le plus souvent entre 1 et 3 jours après votre intervention de l'hypertrophie prostatique.
Vous pouvez ressentir une irritation du canal urinaire dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention. Il vous est recommandé de boire abondamment, d’uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges. La formation de caillots peut entraîner un blocage des urines. Il vous est aussi conseillé d’éviter tout effort ou déplacement important dans le premier mois suivant l’intervention.
La reprise de vos activités doit être progressive en évitant les efforts et les rapports sexuels pour un mois. Au-delà, il n’y a aucune restriction particulière. Le résultat fonctionnel sur les mictions est progressif dans un délai d’environ 1 à 3 mois. Pendant cette période, vous pouvez ressentir des envies pressantes ou des brûlures en urinant.
Il est également possible d’avoir une incontinence urinaire transitoire pendant cette période mais celle ci disparaît dans les 3 mois qui suivent votre intervention.
L’effet secondaire principal est l’éjaculation rétrograde. Celle-ci se caractérise par l’absence d’émission de sperme au moment de l’orgasme.

La résection prostatique (avec ou sans laser) n’entraîne pas d’incontinence ni de dysfonction érectile.